La seconde bonne nouvelle concerne la recherche. La déclaration d’André Syrota avant-hier à l’AEF (Dépêche n°107445) ne laisse planer aucune ambiguïté.
Il se dit favorable au mandat de gestion unique confié à l’hébergeur des laboratoires de recherche et espère que les « premiers résultats se verront dans les deux ans » avec les universités dans lesquelles l’INSERM possède des équipes. Il réclame une simplification radicale du panorama des mécanismes de financement de la recherche. Il y a aujourd’hui un chevauchement des domaines de recherche du CNRS et de l’INSERM. Les deux organismes mènent autant de travaux l’un que l’autre dans le secteur biomédical ou dans la recherche fondamentale. C’est le résultat d’une évolution intervenue ces 30 dernières années. Il y a en plus d’autres organismes qui interviennent ainsi qu’une multitude de structures telles que les cancéropoles, neuropoles, RTRA , RTRS , pôles de compétitivité, etc. et constate que les chercheurs ont du mal à s’y retrouver aujourd’hui ¹? Il préconise donc de mettre en place un institut unique en sciences de la vie et de la santé. Mais cet institut ne doit devenir ni un énorme organisme de gestion, ni un opérateur de recherche, mais être uniquement une agence de financement. Dans ce cas, l’ANR n’assurerait plus le financement des projets en sciences du vivant et de la santé.
Je suis d’accord avec ces orientations à une condition : que l’on s’assure qu’il sera mis en place des règles strictes pour éviter les conflits d’intérêt et favoriser la créativité. Mais attention à ne pas développer, comme dans le système italien, des opérateurs de recherche totalement indépendants des universités. Par contre je suis moins convaincu de la nécessité de conserver des statuts différents dès lors que les universités pourront réaliser des modulations dans les activités de recherche, d’enseignement et de responsabilités administratives au cours de la carrière des universitaires.
Mais ne boudons pas notre plaisir de voir enfin les vraies questions émerger.